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roi Louis XVIII, avec la plus grande sincérité, la situation de la France, les tendances de l’opinion publique, et ce qui paraissait la meilleure conduite à tenir. Le comité rédigea donc un long mémoire, dans lequel il établit que la rentrée du roi Louis XVIII en France devait être précédée et accompagnée de ces trois mesures :

1° Le renvoi de M. de Blacas ;

2° Quelques modifications à introduire dans la charte constitutionnelle, afin d’en rendre la pratique plus efficace et plus sûre, sans affaiblir l’esprit libéral de la charte ;

3° Une proclamation ou une déclaration du roi à la nation française, pour rassurer les esprits sur le maintien de la monarchie constitutionnelle, et pour constater que le roi n’avait cessé d’être animé pour tous les Français, sans distinction, d’un esprit de paix et de concorde.

M. Royer-Collard, dont le nom fut si populaire en France dans les temps les plus critiques, exerçait une grande influence sur ce comité, et sa participation aux résolutions qui y furent prises témoigne hautement qu’elles furent inspirées par un sentiment patriotique et libéral : patriotique, parce qu’en cas de revers et de défaites de l’empereur Napoléon, le roi Louis XVIII était le défenseur le plus utile de la nationalité française ; libéral, parce qu’il s’agissait de sauver la monarchie constitutionnelle, que la charte avait fondée en France. M. Guizot prenait part aux délibérations de ce comité ; il en était le membre le plus jeune, et un des plus actifs. Il fallait porter au roi Louis XVIII le mémoire rédigé