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II

À MONSIEUR M***

Au sujet des Lettres Poissardes de l’auteur.

Doux magistrat, en qui savoir habite,
Qui réunis politesse au mérite,
Et dont l’esprit infatigable, actif.
Est tour à tour profond, léger et vif,
Ne sois surpris qu’une muse anonyme
Avec ton nom fasse voler l’estime ;
Toujours de l’un l’autre fut le tribut.
Et gloire enfin des deux est l’attribut ;
De là l’encens que distille ma plume.
Mais pour te voir dans l’immortel volume,
Besoin tu n’as d’un si faible secours :
Ainsi que l’eau, Renommée a son cours.
À te louer ne me flatte d’atteindre.
On peut sentir et ne pas savoir peindre.
Si j’ai pourtant su peindre quelquefois,
Non tes pareils, non des dieux, non des rois,
Mais bien tableaux qu’aurait choisi Ténière ;
Tels que Grivois, gens de la Grenouillère ;
Lettres d’iceux, qui de l’impression
Auront le sort, sous ta permission.
D… en a fait une exacte lecture ;
Dans le creuset d’une sage censure
Il mit l’ouvrage, et loin de l’altérer,
Son jugement ne fit que l’épurer :
Or, en tes mains, censeur encore plus sage.
L’œuvre gissant, demande ton suffrage :