Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/159

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les honnêtes gens se contentent de peu, et leurs généreux applaudissements font l’effet du microscope, qui grandit le moindre objet.

Madame D… est à la noce à Saint-Denis avec mesdemoiselles de… messieurs de… de… de…, etc. Eh ! que dit son mari ? Qui, lui ? Rien. Mais si tu le voyais soupirer, sinon de tendresse, du moins de courroux ; soupirs qu’il entrelace mélodieusement d’une douzaine de sacrediés ; lu rirais : ensuite il passe outre au moyen d’une f… en ajoutant : ça finira, ou le diable m’emp… Heureusement que pour lui couper la parole et pour lui épargner ce voyage, quelqu’un entre en lâchant un infructueux coup d’œil au comptoir. Ah ! ah ! où est donc votre femme ? Mot. Répondez donc ? Où est ?… — Mordié, qu’elle soit où elle voudra. Là-dessus il voudrait que Saint-Denis fût pendu, c’est-à-dire aux Indes, vingt coups de pieds dans le ventre. Le diable emporte les noces ; nous verrons si ça durera longtemps comme ça ! Somme totale : on lit dans son transport, noce à Saint-Denis, femme qui y est, et mécontentement de M. De… à cet égard.

Les soins dont tu me charges auprès de celle qui ne peut souffrir que les tiens, sont moins de saison que ce rondeau.


Plus d’une fois, et voire plus de deux
Avez reçu bonjours, tendres clins d’yeux.
Et maints souris de la tant gente Dame
Dont me parlez, et bien sais que votre âme
Avec son cœur sympathise des mieux.
Bien sais aussi qu’elle a l’air soucieux
Quant point ne voit votre minois joyeux :
Pareils chagrins ont découvert sa flamme
Plus d’une fois.