Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/293

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Madame Saumon.

Quand j’vous dis et quand j’vous douze, moi, qu’vot Sargent n’y touchera pas, entendez-vous ? Pargué, j’vous trouve encore bien cocasse de m’déranger d’ma marchandise pour si peu.

Air : de Manon Giroux.

 
Je réservons note fille
Pour Monsieux Toupet.
Ça fait un garçon d’famille,
Qu’est ben mieux son fait.
Y s’distingu’dans la perruque,
En charge il sera :

La Ramée.

 
J’aimerions mieux l’voir sans nuque,
Que de souffrir ça.

Madame Saumon.

Non, monsieux l’beau conseilleux d’bal, je n’voulons pas de ç’te charge-là : j’voulons une charge de rapport, comm’ qui dirait Pérutier, et en boutique encor.

La Ramée.
Air : C’pendant pourtant ç’a m’fait souffrir.

 
Quand mêm’ça s’rait, est-c’que s’t’état
Vaut seulement sty-là d’soldat ?
L’un, tranquille dans son ouvrage,
Rase, sans craindre les péris ;
Et nous, au mitan du tapage,
J’faisons la barbe aux ennemis.

Y a d’l’honneur dans notre métier.

Madame Saumon.

Et où ç’qu’est l’profit : en un mot comme en cent, je n’voulons pas d’officier d’épée : ça coupe trop ; vote sargent est un vivant qui a l’fil, ça mange trop ; je n’voulons pas d’ça.