Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/37

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Jure tout haut sur une corde,
Et d’accord avec la Discorde,
Seconde les rauques gosiers
Des fareaux de tous les quartiers.

C’est aussi-là qu’un beau dimanche,
La Tulipe en chemise blanche,
Jean-Louis en chapeau bordé,
Et Jérôme en toupet cardé,
Chacun d’eux suivi de sa femme,
À l’Image de Notre-Dame,
Firent un ample gueuleton.
Sur table un dur dodu dindon.
Vieux comme trois, cuit comme quatre,
Sur qui l’appétit doit s’ébatre.
Est servi, coupé, dépecé,
Taillé, rogné, cassé, saucé.
Alors, toute la troupe mange
Comme un diable, et boit comme un ange.
« À ta santé, toi. — Grand marci ;
« J’allons boire à la tienne aussi.
« — Hé ! Françoise, hé ! tien si tu l’aime,
« Prends ce pilon… — Prends-le toi-même,
« Chacun peut ben prendre à son goût,
« En vla très-ben, et si vla tout,
« Avons-je pas une salade ?…
« — Non, non, ça te rendrait malade…
« — Ce n’est qu’quinz’-sols… — C’en est ben vingt,
« Qui nous vaudront deux pots de vin ;
« Pour six une grosse volaille,
« Est autant qu’il faut de mangeaille ;