Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/412

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Lisette

La haine ou le mépris le plus affreux. Ma foi,
Vous le mériteriez. D’homme fort raisonnable,
Vous voilà devenu le plus impardonnable,
Pour ne pas dire fou : cela par l’ascendant
Que prend sur votre cœur un être morfondant,
Qui n’a pour tout talent que la bégueulerie.

Le chevalier

Ton insolent discours passe la raillerie.
Apprends que la sagesse unie à la beauté…

Frontin

La sagesse… est de trop, Monsieur, en vérité.
Pour belle, on peut le voir. La physionomie
Est faite pour cela. Mais l’autre point se nie,
Faute d’être aperçu.

Le chevalier

Faute d’être aperçu. Sa pudeur est témoin
Qu’en son climat…

Frontin

 
Qu’en son climat… A beau mentir qui vient de loin.

Le chevalier, lui donnant un coup de son chapeau sur l’oreille.

Vous êtes un maraud. Offenser ce que j’aime,
C’est m’outrager… Zinca, pour mon bonheur suprême,
(Zinca fait un mouvement d’impatience, et paraît vouloir sortir.)
Puis-je espérer qu’un jour… Quoi ! Vous voulez me fuir ?
Je vois trop à quel point vous voulez me haïr…
Je vous suis odieux ! Quoi ! Je lui sacrifie
Tout, en me refusant à l’aimable Julie,
Pour être dédaigné ? Sortons. Non je ne puis
Me souffrir plus longtemps dans l’état où je suis.

(Il sort avec Frontin.)