Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/60

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« Mais voyez un peu s’-te Simone !
« L’ordre me plaît ; mais quand je l’donne…
« — Oh ! dit Jérôme, point de chagrin,
« Aussi ben, vla monsieux crin-crin[1].
« D’la joie ! Allons, père le Fève,
« Raclez-nous ça. » Chacun se lève
Et veut danser. Le couple heureux.
D’un air tristement amoureux,
Demande un menuet et danse
Parfaitement hors de cadence :
Le marié triplant les pas.
Ne sait que faire de ses bras ;
Gestes, maintien, tout l’embarrasse.
Son épouse avec même grâce.
D’un air légèrement balourd,
Traîne le pied et tourne court.
Soit qu’elle fût timide ou fière,
Elle n’osait pas la première
À son danseur donner la main ;
Et même jusqu’au lendemain
Elle eût occupé le spectacle,
Si sa tante d’un ton d’oracle
N’eût dit : « — Ma gnièce l’aime long ;
« C’est-il pour vous seule l’violon ?
« Dame, c’est qu’vous n’avez qu’à dire ;
« Croyez-vous qu’j’ons des pieds d’cire ? »
À ces mots, le couple interdit.
Finit pour faire place à huit.
Une joie épaisse et bruyante,

  1. Le Violon.