Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/61

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En les fatigant les enchante,
Tout allait bien. Quand des fareaux,
Sur l’oreille ayant leurs chapeaux.
Canne en main, cheveux en béquilles,
Entrent sans façons, et les drilles
Dansent sans en être priés.
D’abord l’oncle des mariés
S’oppose à leur effronterie.
« — Vous n’êtes d’la copagnie,
« Dit-il, fichez l’camp sans fracas…
« — J’voulons danser… Çà n’sera pas :
« Pais l’violon… — Moi je veux qu’il joue…
« — Si c’est vrai, que le diable me roue,
« Dit Jérôme en gourmant l’un d’eux. »
Celui-ci le prend aux cheveux.
Jean-Louis arrache la canne
Du second. « — Ô gueux j’te trépanne !
Fli, flon ! La Tulipe à l’instant
Sans se gêner, toujours fumant.
En saisit un à la cravate.
Le courroux des femmes éclate ;
Leurs ongles, leurs dents et leurs cris,
Secondent leurs braves maris.
L’horreur s’empare de la salle ;
Et jamais à noce infernale
Il ne se fit un tel sabbat.
Enfin, dans le fort du combat
Un coup lancé sur la Tulipe,
En cent morceaux brise sa pipe ;
De douleur il s’évanouit.
Son vainqueur le croit mort, il fuit