Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/64

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quets recevront indubitablement nous servira d’excuse. D’ailleurs, que risquez-vous, monsieur ? N’avez-vous point joui des suffrages de tous ceux qui vous les ont ouï réciter ? Les connaisseurs et les gens les plus rigides ne vous ont-ils point applaudi ? « Il sait (disaient-ils) promener ses auditeurs et ses lecteurs dans une galerie de tableaux grotesques, l’imagination ébauche ses portraits, la vérité broyé les couleurs, la nature les applique, et la finesse achève l’ouvrage. » Que voulez-vous de plus qu’un témoignage aussi satisfaisant ? Le naïf de vos Lettres de la Grenouillère est encore remarqué par bien des personnes de goût ; on aperçoit, à travers l’enveloppe burlesque du style, une intrigue intéressante, suivie, et délicate.

Souffrez, monsieur, que nous fassions succéder à la justice que nous vous rendons, quelques reproches d’amitié sur votre négligence ; êtes-vous pardonnable de ne point achever vos Fables, vos Épitres et vos Contes, etc. ? Nous plaidons contre vous la cause du public, en vous excitant à lui faire part de toutes vos productions, persuadés que si nous venons à bout de vous la faire perdre, vous y gagnerez beaucoup, puisque l’estime publique est un salaire d’un prix inestimable pour ceux qui pensent comme vous ; soyez, nous vous en prions, persuadé de la nôtre, et de l’amitié sincère avec laquelle nous sommes, monsieur, Devinez.