Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/74

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D’avoir vu danser dans c’te place
S’te gueuse à qui Charlot avait mis sous l’menton
Un grand désespoir de filasse ?
C’était sa mère ; enureté d’Dieu !…
Dis donc pas ça toi, ça l’fâche :
C’est l’bâtard de mons Mathieu,
Donneux d’eau bénite à Saint-Eustache.
Ah ! la belle veste au fond bleu !
Vois-tu la frange au bas, madame ?
C’est tout comme un r’posoir, et saint Gille au milieu !
Quoi donc, l’épée au vent ! Ah ! voyons donc la lame.
— C’en est trop, laissez-moi, morbleu !
Je ne puis soutenir des injures pareilles.
Si vous ne cessez votre jeu,
Je vais vous couper les oreilles.
Les oreilles, mon cher enfant !
Queu possédé ! gare ! il est en colère.
Il est quatre fois plus méchant
D’puis qu’il est r’venu de galère !
Ly ? méchant ! Non, y fait semblant ;
Il a l’air tout défait ! mais c’est toi qui en est cause !
N’l’agonisons plus, mais tien,
Faisons-l’y payer queuque chose,
Va, va-t’y ? — Va, je l’veux bien…
Au même instant, les coquines m’entraînent
Chez un marchand de brandevin.
Sans vous commander, notre voisin,
Lâchez-nous, s’il vous plaît, chopine
De paf en magnière d’eau divine.
V’la monsieu, qui n’est pas vilain,
Qui nous régale, aussi j’l’aimons pû qu’ma vie !