Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/75

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Allons, bijou, mettez-vous là.
Babet, verse à monsieu. Aimez-vous l’eau-d’vie ?
— Non, je ne bois point de cela.
Ah mon Dieu, de cela ! Manon ? comme ça parle ?
Queu façon ! buvez donc ; t’nez, quand c’est avalé,
Ça court au cœur, ça vous l’régale.
Dame ! on vend y tout du mêlé,
En voulez-vous, monsieur l’enflé ?
Y n’aim’peut-être pas à boire dans des tasses.
Veut-y un verre ? — Hé ! non, en vérité !
Hé bien donc, à vote santé.
— Vous me faites honneur, je vous rends mille grâces.
Ah j’aimons mieux le bénédicité !
Allons, tais-toi, Fanchon, vas, tu ne sais pas vivre :
Vois-tu pas ben que c’est un compliment ?
Monsieu a lû l’écriture d’un livre,
Ça fait que sa magnière accueille poliment,
Pas vrai, monsieu ? — Quoi, n’y a pû d’quoi boire !
J’irons ben jusqu’à tras d’mistiers,
Si monsieu veut ! — Ah ! volontiers.
Dépêchez-vous, père Grégoire,
Moitié d’ça, vite, alerte, et du bon.
Ça, faut nous excuser, note maître :
Car vous nous en voulez peut-être ;
Mais en vous demandant pardon,
Et vous baisant, je serons quittes…
— Ce n’est point tout ce que vous dites
Qui m’offense le plus ; mais c’est
De m’avoir jeté mon bouquet ;
Et pour en trouver un de même.
Aussi frais, aussi beau… — Vous me donnez l’oquet