Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/89

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Monsieux,

N’venez pas comme ça d’si de bonneheure, comme c’est qu’vous avez venu hier ; ma mère vient de m’dire qu’notre linge était mal repassé, et qu’ça venait de ce que vous veniez pas assez tard, faut venir le soir, voyez-vous ; car je ne saurais vous voir et puis travailler, ça fait deux tasches tout en un coup. En revenant nous revoir demain, n’manquez pas d’amener aveuc vous ste chanson qu’vous avez chanté d’votre voix avanz-hier ; ma mère m’a dit qu’alle était gentille à manger ; c’est une vivante qui s’y connaît, sa commère qu’est marchande de ça l’y en donne une infinité horibe ; gna ytout un jeune garçon qui y sera, qui en sait par cœur tout fin plein ; tâchez qu’vote cousin en revenant de Sève tumbe cheux nous, ça fra que’plus on est de fous et plus on rit ; ma maraine Marie-Barbe et puis sa fille alles vianront exprès. Je leur ai fait envoyer dire par hazard, qu’alles n’auriont qu’à venir, à moins qu’alles n’ayont pas le temps, comme de raison queuquefois. Pas moins j’suis,

Votre, etc.

Maneselle,

Je nous avons ben divarti hier, jarnonce qu’vote maraine devise ben ! c’est aussi pire qu’vous ! cependant pourtant s’il y avait une pariure à faire de laqueule de tous les deux qui a plus de chose dans le gazouillage, j’mettrais ma tête