Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/99

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Maneselle,

J’ai agi selon comme vous vouliez l’jour d’la Fête, j’ai venu cheux vous toute la journée et m’est avis que j’ai ben fait, car vous m’avez marqué des signes d’amiquié une fiere bande, j’veux être grenouille si je n’croyais pas être dans l’finfond du Paradis ; ça n’empêche pas que je n’souffre une souffrance qui m’fra périr mon corps ; j’ai à tout moment l’cœur comme si vous me l’serriez à deux mains. J’men vas vous écrire au bout d’ça une chanson dont c’est moi qu’est l’ouvrier, je n’savais pas que j’savais faire de ça, vous êtes morguié pire qu’une maîtresse d’École, car c’est vous qui m’donne d’la capableté dans l’esprit. Vla donc qu’vous allez chanter la chanson qu’c’est moi qu’j’a travaillée hier au soir avant d’mendormir.


CHANSON

Sur l’Air : Dedans Paris queulle pitié d’voir tant de filles pleurer.

L’Amour est un chien de vaurien
Qui fait plus de mal que de bien,
Habitants de galère
N’vous plaignez pas d’ramer,
Vote mal c’est du suque
Près de stila d’aimer.

Ce fut par un jour de printems
Que je me déclaris Amant,
Amant d’une brunette
Bell’comme un Curpidon,
Portant fine cornette
Posée en papillon.