Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/195

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Il prend une allumette et la frotte lentement contre sa culotte.

— Il n’y aurait qu’à faire ça, tenez, et tout flamberait. Rien que ça !

— Vous croyez, l’ami ?


Et pourtant, s’il y avait eu quelque chose, nous le saurions ici… mais, rien !

Ils ont dû être enlevés dans la foule, sans avoir le temps de dire ouf, au moment où le bateleur escamotait la muscade, et les mouchards sont en train de dévisager les suspects.


4 heures.

Pas un bruit, pas une rumeur !

Les ouvriers, qui ont mis leurs frusques neuves, promènent la bourgeoise, qui s’est attifée aussi, et les grandes sœurs traînent leurs petits frères devant les boutiques d’images ou de sucreries. Il y a des fleurs dans des mains calleuses, et l’envie du repos sur tous les fronts de ces gens de labeur.


Mauvaise date que le dimanche pour les insurrections !

On ne veut pas salir ses beaux habits, on a mis quelques sous de côté pour une fête au cabaret, on n’a que cette après-midi-là pour rester avec les siens, pour aller voir le vieux père et les amis.

Il ne faut pas appeler aux armes les jours où les