Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/205

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Une heure du matin.

Je me suis arrêté place de la Concorde dans un groupe qui prêchait l’insurrection tout haut.

Qu’ont-ils fait, les autres ? Ont-ils continué jusqu’à la Chambre, ont-ils vu les députés ? Je n’en sais rien.

Toujours est-il que la foule se morcelle et s’émiette.

Le serpent se tord dans la nuit. La fatigue le hache en tronçons qui frémissent encore. Deux ou trois saignent ; il y a par là quelques blessés, gens de courage qui ont attaqué isolément, au début de la soirée, alors que la rousse osait encore sortir et tirer.

La nuit est fraîche, le calme descend d’un ciel tranquille et bleu.


4 septembre. Neuf heures du soir.

Nous sommes en République depuis six heures ; « en République de paix et de concorde ». J’ai voulu la qualifier de Sociale, je levais mon chapeau, on me l’a renfoncé sur les yeux et on m’a cloué le bec.

— Pas encore !… Laissez pleurer le mouton ! La République tout court, pour commencer… Petit à petit l’oiseau fait son nid ! Che va piano va sano… Songez donc que l’ennemi est là ; que les Prussiens nous regardent !