Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/34

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Il se jette à la fenêtre, se penche au-dehors, fait des gestes, pousse des cris.

Appelle-t-il au secours ? Sent-il venir l’apoplexie ? Veut-il me faire arrêter ?

Qui lui répond ? Est-ce le médecin, le commissaire ?


Non. C’est un charbonnier, un marchand de vin et une sage-femme qui, cinq secondes plus tard, se précipitent dans le bureau et demandent, avec effroi, « ce qu’il y a ? »

— Il a que monsieur, que voilà, a débuté par envoyer une saloperie sur mon livre, et qu’il faut maintenant que vous signiez tous, en marge, pour que l’enfant ait un état civil.

Il se tourne vers moi avec fureur.

— Vous entendez ? un é-tat ci-vil ! Savez-vous au moins ce que c’est ?

— Oui, j’ai fait mon droit.

— J’aurais dû m’en douter !

Et il ricane.

— Ils en sont tous là… Les bacheliers, c’est la mort aux registres !


Encore des miaulements et un bruit de gros souliers, encore une sage-femme, un charbonnier et un marchand de vin.

Mon collègue me lance en plein danger.

— Interrogez vous-même la déclarante.