Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/73

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VII

J’ai retrouvé, au Figaro, un garçon que j’ai connu autrefois.

Encore un masque pâle, mais avec de beaux grands yeux clairs, la bouche fine, des dents de marbre, la peau grêlée, trouée, couturée, une barbiche au menton comme un fer de toupie, une chevelure crépue et laineuse, plantée comme la perruque d’un clown — les pointes de tout cela aiguisées, tordues, éternellement affilées par les doigts nerveux de l’homme — cette face étrange est juchée sur des épaules en portemanteau, et vissée dans un faux-col qui l’empêche de tourner.

On dirait qu’elle a été fichée sur la nuque, après coup, et qu’on l’a adaptée, comme une tête de loup, sur l’épine dorsale, plus raide qu’un manche à balai !

Un ensemble osseux, crochu, anguleux, à ne pas prendre avec les mains de peur de s’y piquer !