Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/84

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catesses des gens — l’animal ! — mais ayant le cœur sous la fesse !

Il faut que ses bonisseurs attirent la foule ! Si un des gagistes ne fait pas l’affaire, il lui flanque son sac devant le public, à la parade, et lui fait descendre, la tête en bas, l’escalier de la baraque. Il exige des sujets qui, sur un signe de lui, cabriolent et se disloquent, sautent au lustre, fassent craquer le plafond ou le filet…

Je ne lui en veux pas de ses brutalités graissées de farce !


— Eh ! là-bas ! le croque-mort, j’ai quelque chose à vous demander ! C’est-il vrai que quand vos parents sont venus à Paris, pour s’égayer, vous les avez conduits à la Morgue et au Champ-des-Navets ? Oui ?… Ah ! zut, alors ! Et moi qui veux des rigolos ! Vous ne l’êtes pas pour deux sous, vous savez ! Non, vrai, vous n’êtes pas rigolo ! Ah ! je sais bien ce qu’il faudrait pour faire faire risette à monsieur… une bonne révolution ? Si ça ne dépendait que de moi… mais que dirait « mon Roy » ? Voyons, oui ou non, sans barguigner, fusillera-t-on papa à l’avènement de Sainte-Guillotine ?


Ma foi, non ! Après tout, il a ouvert un cirque à toute une génération qui se rongeait les poings dans l’ombre ; sur le sol où l’Empire avait semé le sel biblique de la malédiction, il a jeté, lui, le sel gau-