Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/104

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« Quand ta main, ô semeur de douces paraboles !
« Jeta dans ses sillons la graine des symboles
« Afin que ta moisson se fît. L’humanité
« Avait faim d’espérance et faim de vérité.
« Or, nous avons vu croître au milieu de l’ivraie,
« Ô laboureur divin ! ta gerbe forte et vraie,
« Et ses épis s’ouvrir à tous les vents des cieux
« Pour que ton verbe saint germât dans tous les lieux.

« Depuis qu’au Golgotha (souvenir qui nous navre !)
« Ta croix au monde entier fit parler ton cadavre,
« À peine comptions-nous cinq siècles révolus,
« L’Olympe était désert et ses dieux n’étaient plus ;
« La Rome des païens croulait, d’effroi saisie,
« Et semait ses débris sur l’Europe et l’Asie.

« Le temps s’est allongé de cinq siècles nouveaux,
« Ô Seigneur ! et voici que vingt peuples rivaux,
« Mais unis par ton nom dans une même race,
« Ont ta croix pour bannière et pour chemin ta trace,
« Et montrent, introduits dans ton divin milieu,
« Que tous les fils d’Adam sont fils du même Dieu.
« Ainsi, de phase en phase et d’épreuve en épreuve,
« Comme la mer immense est le but de tout fleuve,
« Le but des nations est la fraternité.