Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/103

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Gizeh de ses rois morts vit se grouper les ombres
Sur les mornes gradins de ses tombeaux géants
Pour écouter la voix qui troublait leurs néants, —
De l’un à l’autre bout du vieux sol des califes,
Le sens mystérieux de vos hiéroglyphes,
Ô sphinx ! s’ouvrit aux yeux du monde, et l’on comprit
Le mot que vous gardiez sur vos socles écrit.
Les échos du Thabor à travers les nuages
Le faisaient retentir, et l’aigle en ses voyages
Le répétait au vent qui vient au Sinaï
Baiser les lieux marqués des pas d’Adonaï ;
Et le palmier avec la voix de ses ramures,
Et le cèdre où toujours gémissent des murmures,
Et l’orgue des torrents qui pleure dans les monts,
Chantaient :

Chantaient : « Voici venir le Christ que nous aimons !
« Ton esprit de nouveau s’est fait homme, et le globe,
« Ô Maître ! attend le jour dont Bethléem fut l’aube.
« Quand la première fois tu vins, l’humanité
« Avait soif d’espérance et soif de vérité ;
« Et la terre, pareille à la Samaritaine,
« Se pencha, haletante, au bord de la fontaine,
« Ô Christ ! que ton amour de ton cœur fit jaillir.
« Le monde rafraîchi se sentit tressaillir