Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/116

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« Disant : « Hommes, buvez ; vous verrez la lumière. »
« Car c’était la splendeur et la clarté première.
« Or les peuples, buvant au calice sacré,
« Ont senti dans leur sein leur cœur régénéré
« Et vu, comme, au matin, une lueur d’aurore,
« Le jour intérieur dans leurs âmes éclore.
« Les ténèbres ont fui devant tous les croyants.
« Le vrai soleil s’est fait pour leurs pas défaillants.
« Il a lui pour les yeux des simples et des sages,
« Chassé l’obscurité du vieux sentier des âges,
« Ouvert à nos désirs les cieux étincelants
« Et fait rebrousser l’ombre au moins de cinq mille ans.
« Mais, quand le monde où tant d’erreur encor domine,
« Du vrai flambeau d’Allah par degrés s’illumine,
« Faut-il que ses rayons s’effacent pas à pas
« Ainsi que toi, soleil, qui te couches là-bas ?
« Car les chrétiens sont là, les Franks, les infidèles
« Qui changent en esprits des oiseaux armés d’ailes,
« Taillent leur forme impie en fétiche divin,
« Font un dieu de leur Christ et s’enivrent de vin.
« Hélas ! hélas ! hélas ! Est-ce le crépuscule ?
« Est-ce l’heure du soir où la clarté recule ?
« Et les lions d’Allah, à l’erreur alliés,
« Dans Beled-el-Haram se sont-ils oubliés ? »

Ô monde, prête Et la mort