Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/126

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Ou lois qui disent : « oui » » tel jour, et tel jour : « non, »
Enfin que sais-je encor ? mille choses sans nom,
Même des escabeaux qu’ils appellent des trônes.
Mais qu’importent à Dieu toutes ces Babylones,
Ces États dont l’histoire encombre son chemin,
Ces lois, règles d’un jour, erreurs du lendemain,
Ces palais faits de marbre, éclatantes masures,
Ces trônes étayés par leurs marches peu sûres,
Où s’assied, attifé d’un morceau d’oripeau,
Quelque prince, berger qui mange son troupeau ?
Ah ! c’est bien de cela que lui se préoccupe !
Aux branches des dattiers il fait mûrir le drupe,
Il féconde les blés dans les sillons des champs,
Donne aux rosiers leurs fleurs, aux rossignols leurs chants,
Dit aux brises du soir de rafraîchir les plaines,
Verse aux sources des monts ses urnes toujours pleines,
Prête au jour le soleil et la lune à la nuit,
Tire le fruit du germe et le germe du fruit,
Règle le cours savant des saisons et des astres,
Maintient le firmament sur ses larges pilastres,
Et parfois trace avec le burin d’un éclair
Son nom sur quelque page invisible de l’air.

le vieux de la montagne.

Des humbles et des grands, des simples et des sages