Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/127

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Que son nom soit béni jusqu’à la fin des âges !

l’inconnu.

Et dans l’éternité !… Car les siècles pour lui,
Le passé, l’avenir, sont toujours aujourd’hui.
Tout sort de son esprit et de ses mains fécondes.
Du néant ténébreux il a tiré les mondes,
Encombré l’infini de soleils radieux
Dont la lumière encor n’a pas atteint nos yeux,
Fait la vie et la mort pour tout ce qui respire,
Et dit à l’homme : « Tiens, la terre est ton empire. »
Mais c’est l’humanité qui lui reste à bâtir,
Œuvre où doit le travail des siècles aboutir,
Et qui, depuis Adam faite dans sa pensée,
Un jour s’achèvera comme il l’a commencée.
L’édifice, que l’œil n’entrevoit qu’à demi,
S’élève lentement sur sa base affermi,
Temple vivant où tout sera paix et lumière,
Et chaque nation doit en être une pierre.
Toutefois l’ouvrier qui construit, homme ou Dieu,
Façonne le granit et cuit la brique au feu,
Il forge ou tord le fer, il équarrit le chêne,
Afin que tout s’ajuste à sa place et s’enchaîne
Dans l’ensemble, selon le plan qu’il s’en est fait,