Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/148

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Ton pic, qui va fouillant sans cesse l’inconnu,
Au bout de son filon n’est-il point parvenu ?

le savant.

Vérité, pur rayon du vrai jour, étincelle
Que Dieu dans le trésor de ses splendeurs recèle,
Étoile qui deviens, à ton moment donné,
Soleil pour éblouir l’œil de l’homme étonné
Et jeter ta lumière à toute chose obscure,
J’ai feuilleté le livre entier de la nature.
Je sais tout, hors le sens de ces lettres de feu
Que dans l’azur du ciel écrit la main de Dieu.
L’éclair des visions a rempli ma paupière.
Du puits sacré mes mains ont soulevé la pierre.
Des antres sibyllins je connais les secrets.
Les chênes m’ont parlé dans les saintes forêts.
Des sphinx, peuple muet des déserts solitaires,
Les énigmes m’ont vu sonder tous leurs mystères,
Et je vois jusqu’au fond du plus obscur des mots
Que nous balbutia le rêveur de Pathmos.
Tu m’as vu déchirer le voile épais des mythes,
Du champ de l’inconnu reculer les limites,
Et, chercheur obstiné, démêler d’un œil sûr
Les chiffres anguleux taillés au roc d’Assur,
Comme ceux que l’Égypte a gravés sur ses stèles