Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/149

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Et l’Iran sur ses monts, archives immortelles
Dont les lettres de pierre et les versets profonds
Ont usé vainement les ongles des griffons.
Men-saôs qui, peuplant les cercles druidiques,
Dressez dans les cromlechs vos spectres granitiques,
Dagobas de Ceylan et topas de Tanjour,
Pagodes que Wishnou se choisit pour séjour,
Tâs dont la Chine entend sonner au vent les cloches,
Antres qu’Éléphantine a creusés dans ses roches,
Je sais tous les secrets que, depuis vingt mille ans,
Vous gardez enfouis dans l’ombre de vos flancs.
Bruits étranges qu’Apis soufflait par ses narines,
Arcanes que Siddim aux villes sous-marines
Conserve dans ses flots lourds et bitumineux,
J’ai trouvé dès longtemps votre sens lumineux.
Bétyles syriens et runes Scandinaves,
Mystères qu’Ellora dérobait dans ses caves
Et Palenque, là-bas, dans sa morne cité
Faite avec un lambeau pris à l’immensité,
Védas obscurs scellés dans les pierres écrites
Que l’Inde accumulait dans ses villes sanscrites,
Et textes par Mossoul dans l’ombre ensevelis,
Ce que les temps à peine épelaient, — je le lis.
Symboles d’Orient, germes des prophéties,
J’ai rempli de clartés vos ombres éclaircies