Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/153

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La concorde et la paix ont bâti ton église.
Le monde, rajeuni comme le vieil Éson,
A repris la beauté de sa verte saison.
L’Éden des premiers jours refleurit sur la terre,
Et rend sa sève au tronc de l’arbre humanitaire.
Tous les cœurs dans l’esprit du Christ sont absorbés,
Et de l’arbre du mal tous les fruits sont tombés.
En nous versant l’amour comme un second baptême,
Tu nous as relevés, Seigneur, de l’anathème ;
Et, rejeté par toi dans l’abîme vaincu,
Satan t’a vu briser son glaive et son écu.

concordia.

Ô penseur ! que vois-tu dans ton esprit qui songe ?
Ton rêve n’est-il donc toujours qu’un vain mensonge ?
À ce morne horizon qu’on nomme l’avenir,
Est-ce l’aube où la nuit que ton œil voit venir ?
Toi, qui, montant, le soir, sur les hautes collines,
Feuillettes dans ton cœur les pages sibyllines,
Ô penseur ! que lis-tu sur l’obscur parchemin ?
L’avenir est-il loin ? Ou viendra-t-il demain ?

le penseur.

De l’océan de Dieu j’ai côtoyé la grève.
Toutes les vérités germent dans l’œuf d’un rêve.