Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/155

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Laisse, ô Noé ! s’enfuir les ailes du corbeau.
Mais attends ! La colombe, au vent des cieux lâchée,
Cherche du mont Arar la cime encor cachée.
Tout à l’heure elle va reparaître, portant
Son rameau d’olivier, sur l’horizon flottant.
Ce rameau, gage saint de paix et de concorde
Dieu l’a fait croître au champ de sa miséricorde ;
Car le règne si long des haines va finir.
Les vieux siècles sont morts. Les nouveaux vont venir.


HYMNE DES VIEUX SIÈCLES.

Notre règne s’éteint. Nous tombons en ruines,
Arbres déracinés que rongent les bruines
Des races Et la pluie et les vents.
Et cependant, Seigneur, à votre créature
Nos bras ont huit mille ans tendu sa nourriture
Des races Sous nos dômes mouvants.

Ô monde, prête Et la mort

Notre feuillage a vu s’abriter à son ombre
Des races dont vous seul, Seigneur, savez le nombre
Des races Et le nom effacé.
Les aigles ont bâti leurs nids dans nos ramures,
Et l’homme referait, rien qu’avec nos murmures,
Des races L’histoire du passé.

Ô monde, prête Et la mort