Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/156

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Oh ! qui dira combien nos branches fécondées
Ont au soleil de Dieu fait éclore d’idées,
Fleurs d’où sortaient toujours les fruits du lendemain,
Lois et religions, symboles et croyances,
Sagesse et doute obscur, systèmes et sciences,
Énigmes que les sphinx posaient au genre humain ?

Ô monde, prête Et la mort

Brahmes illuminés, prêtres, mages, sibylles
Qui faisaient comparaître à leurs yeux immobiles
Des races Toute l’éternité,
Sages qui voulaient voir tout effet dans sa cause,
Tous à nos rameaux verts ont cueilli quelque chose,
Des races Erreur ou vérité.

Ô monde, prête Et la mort

Et voici que le ciel nous reprend notre force.
Les ongles des enfants déchirent notre écorce
Des races Qui rompt sous leurs genoux ;
Et, sans nous regarder, la caravane humaine,
Que votre main, Seigneur, dans d’autres routes mène,
Des races Passe à côté de nous.

Ô monde, prête Et la mort

Donc nous avons fini, selon votre pensée,
Notre tâche depuis vingt mille ans commencée.
Installé dans nos flancs, le ver rongeur nous mord.
Nous redressons en vain notre cime flétrie.