Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le poëte.

Sommets religieux, montagnes, promontoires,
Caps devenus autels, rochers expiatoires,
Ararat, où Noé de l’arche descendit,
Sauvant ce qui restait du genre humain maudit ;
Himalaya, qui vois les choses inconnues
Que l’azur éternel nous cache dans les nues ;
Sinaï, que gravit Moïse avec sa foi
Pour en descendre avec les tables de la loi ;
Horeb, que Raphidim avec effroi contemple ;
Liban, où Salomon prit les cèdres du temple ;
Etna, qui sers de phare aux voiles des marins
Et dardes vers les cieux tes éclairs souterrains ;
Pinde, où montent les pieds des grands visionnaires ;
Alpes, qu’incessamment sillonnent les tonnerres ;
Caucase, où Prométhée a senti, deux mille ans,
Les ongles des vautours lui tenailler les flancs ;
De l’œuvre du Seigneur, vous témoins solitaires,
Dites, que savez-vous, ô montagnes austères,
Du Sauveur que la voix des siècles nous prédit ?

le caucase.

Moi seul, avec les yeux de mon hôte maudit,
Moi seul, un soir, parmi le morne crépuscule,