Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/17

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J’ai vu le Rédempteur. — N’était-ce pas Hercule ?

le poëte.

Ô villes, autrefois ruches pleines de bruit,
Mais que le soc du temps déracine et détruit ;
Babylone, Palmyre, Ecbatane, ô ruines,
Où les siècles obscurs entassent leurs bruines ;
Ninive, dont le Tigre a baisé les remparts ;
Memphis, qui vois tes murs crouler de toutes parts ;
Thèbes, dont les grands sphinx aux mornes attitudes,
Hôtes silencieux des vastes solitudes,
Ont toujours quelque énigme à poser aux déserts ;
Karnak, qui dors couché dans tes longs roseaux verts ;
Tyr, qui, couvrant les mers des voiles de tes flottes,
À tous les points du globe envoyais tes pilotes,
Que savez-vous du jour nouveau qui doit venir ?

les villes antiques.

Nous sommes le passé. Dieu seul sait l’avenir.

le poëte.

Grèce qui ne vis plus, Rome qui vis encore,
De son lustre éternel la gloire vous décore.
Votre orgueil jusqu’aux cieux a maçonné sa tour.