Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/176

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L’étoile d’or qui doit au salut les conduire,
Et, plaçant devant eux son phare de clarté,
Leur montra le chemin de son éternité.

l’amérique.

Sur mes rochers déserts, dans mes forêts profondes,
J’adorais Manitou, le grand esprit des mondes.
De mon triangle saint Tangatanga formait
La base radieuse et l’éclatant sommet.
J’avais encor Téotl, le dieu par excellence,
Et Vitslibochtli, roi du glaive et de la lance,
Punchao le soleil, et la lune Quila
Que la nuit à son char de lumière attela.
Du monde surhumain puissances redoutées,
Terribles quelquefois et toujours irritées,
Elles étaient l’effroi de mes peuples, laissant
Parfois sortir du fond de leurs antres de sang,
Légion de fléaux, la famine, la peste,
Enfin la guerre, hélas ! pire encor que le reste.
Et moi, pour apaiser la colère des dieux,
J’aiguisais le tranchant de mes couteaux pieux,
Je dressais mes bûchers où le feu se promène,
Et j’y faisais brûler une hécatombe humaine.
Mais la voix du Sauveur a parlé dans ma nuit
L’aube de Bethléem pour moi s’épanouit,