Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/175

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Se frayer à travers les brumes un chemin,
De son carquois de feu multiplier les floches,
Dans les nuages gris ouvrir de larges brèches,
Puis, les ayant chassés dans l’espace, s’asseoir
Sur son trône entouré de rayons, jusqu’au soir.
Verser avec l’amour la vie à toutes choses,
Épanouir les lis et parfumer les roses,
Au fond des nids joyeux réveiller à la fois
Les strophes des buissons et les hymnes des bois,
Rendre aux brises du ciel leurs fécondes haleines
Et dorer les moissons dans les sillons des plaines.
Mais, quand il faisait tout sur la terre fleurir,
Il laissait la moisson de nos cœurs se flétrir.

l’afrique.

Je n’avais point d’autel pour mes races obscures,
Ni symboles savants, ni mythes, ni figures ;
Point de temple où l’on vît mes peuples ténébreux
Épancher leur prière ou prosterner leurs vœux.
Chacun se construisait son autel en lui-même
Pour y placer son dieu, toujours farouche emblème,
Formé d’une épouvante ou fait d’une terreur,
Et du vrai Dieu d’amour barbare avant-coureur.
Mais le doux Christ aussi pour les miens a fait luire