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Ô monde, prête Et la mort

Dieu fait homme pour mieux te faire entendre aux hommes,
Va maintenant, ô Christ, sur la terre où nous sommes
Préparer le froment de toute vérité,
Et forge-nous la clé de ton éternité.
Au milieu des docteurs, dont l’âme te contemple,
Confonds, enfant encor, la sagesse du Temple.
Puis, dans ton saint silence enferme-toi, rêvant
Au langage sacré qui parle dans le vent
Et concertant, ô Maître, avec la solitude
Le plan médiateur dont tu fais ton étude.
Dans l’âpre Sahara, domaine des typhons,
Recueille en ton esprit tous ces versets profonds
Que trace le désert sur ses pages de sable
Et dont tu comprends seul le texte insaisissable.
Dans le livre éternel des vallons et des champs,
Où la nature écrit ses emblèmes touchants,
Ô moissonneur divin, rassemble ces symboles
Que tu ressèmeras plus tard en paraboles
Dans le cœur fécondé des générations, —
Comme le laboureur dans le lit des sillons
Jette la graine, espoir de sa moisson future, —
Et dont tout l’avenir fera sa nourriture ;
Puis, sur les pas de Jean, ton précurseur humain,