Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/50

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N’y verra plus monter que la ronce et l’ortie.
Car j’éprouve un affreux besoin de vivre, puis
Je ne sais quelle horreur de rester où je suis.
Où que j’aille, une force invincible m’entraîne.
Si tranquille que soit la nuit et si sereine,
Son silence lui-même a des cris et des voix
Qui m’assaillent de tous les côtés à la fois.
« Marche ! » me dit sans cesse une langue inconnue.
« Marche ! » me dit le vent. « Marche ! » me dit la nue.
Les arbres, les buissons, jusqu’au torrent fuyant,
Tous semblent des échos de ce mot effrayant,
Et je vais…

judas.

Et je vais… Où mes pieds ne voudraient pas te suivre.

ahasvérus.

Où donc vas-tu ?

judas.

Où donc vas-tu ? Je vais mourir.

ahasvérus.

Où donc vas-tu ? Je vais mourir. Et je vais vivre !

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