Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/65

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Remplissez tout mon lit de vos blocs ; je veux voir.
Sur ce pont tous mes Francs passer avant ce soir.

trêves.

Allumez votre lampe, ô mes blondes veilleuses,
Et videz jusqu’au bout vos quenouilles joyeuses ;
Car voici les guerriers aux boucliers d’airain
Et leurs cornes d’aurochs qui vont franchir le Rhin.

arras.

Honte aux cœurs paresseux ! Honte aux âmes rétives !
Pressez, mes tisserands, vos navettes actives.
Restez sur vos métiers courbés jusqu’à demain.
Nous tissons le linceul du cadavre romain.

la gaule.

Hâtez-vous ; car mon coq, héraut au cri sonore,
Annonce le réveil de cette grande aurore
Que ma haine depuis bien des siècles attend.
Mes bagaudes armés s’assemblent en chantant.
L’ongle de mes coursiers bat l’aire des étables,
Et mes clairons sont pleins de souffles redoutables.

les pyrénées.

Mes aigles ce matin sont sortis de leur nid.
Où vont-ils effleurant leurs rochers de granit,