Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/66

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Mes aigles dont la joie allume la paupière ?
Je les vois aiguiser leurs serres sur la pierre,
Je les vois aiguiser leur bec d’acier aussi.
À quel combat sanglant s’apprêtent-ils ainsi ?

les aigles.

L’aigle de Rome est las de porter le tonnerre.
Nous allons installer nos aiglons dans son aire ;
Car son vol ne sait plus s’élever dans les cieux,
Et l’avenir du monde est fermé pour ses yeux.

l’espagne.

Moi, pour brûler son nid de rapine et de honte,
J’allumerai ma torche aux flammes de Sagonte,
Et j’ai pourtant, — l’histoire a de pareils hasards, —
Prêté trois empereurs au trône des Césars.

la grande-bretagne.

Spectres perdus parmi tous ces monstres infâmes,
Pour qui rien n’est sacré, vieillards, enfants ni femmes,
Et pour qui l’univers est comme une forêt
Où dans l’ombre le crime armé s’embusquerait.
Mais leur règne s’écroule et leur force est passée.
C’est pourquoi sur ton char monte, ô Boadicée,