Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/68

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Et lancez vers le Nord vos coursiers militaires,
Noirs griffons du désert qui vont sans mors ni frein
Au bruit de vos tambours aux sonnettes d’airain.
Car l’Euphrate vous vit, ô mes Parthes, naguère,
Broyer toute une armée avec ses chars de guerre.
Des succès glorieux vous savez le chemin,
Comme au temps de Crassus, dont je garde la main.

la numidie.

Cigognes que, du haut de ses crêtes chenues,
L’Atlas voit traverser l’océan bleu des nues,
Cigognes qui venez du Midi, regardez !
Où s’en vont ces courants de peuples débordés ?

carthage.

Quoi ! tu ne vois donc pas à quel but Dieu nous mène ?
Nous préparons à Rome un nouveau Trasimène.
Du glaive d’Annibal j’ai retrempé l’acier,
Et de sa housse d’or revêtu mon coursier.

la libye.

Mes lions accroupis dans les oasis vertes,
Vos gueules vers le Nord toutes larges ouvertes,
La prunelle farouche et la narine au vent,
Pourquoi regardez-vous vos ongles si souvent ?