Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/69

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Depuis l’aube jusqu’à la nuit livide et terne,
Sans tremper votre lèvre à l’eau de la citerne,
Roulant sous vos longs cils votre œil fauve et hagard,
Que sondez-vous ainsi l’horizon du regard ?

l’égypte.

Memphis a vu monter sur ses trois pyramides
Trois ibis, habitants du Nil aux bords humides ;
Six licornes de Thèbe et six griffons ont pris
Le chemin du Delta par les grands sables gris.
Qu’est-ce donc que l’ibis regarde et qu’il écoute ?
La licorne qu’a-t-elle entrevu sur sa route ?
Au bout de son sentier le griffon éperdu
Quel bruit mystérieux a-t-il donc entendu ?

chœur des nations.

Que disent tes cadrans, que disent tes clepsydres,
Ô Rome ? car voici l’heure où viennent les hydres,
Les serres des vautours et les dents des lions.
Voici vers toi le cri des races qui s’élève.
Voici venir les fils de la lance et du glaive
Pour te briser, fléau des générations.

Ô monde, prête Et la mort

Car la paix avec toi n’est que la servitude.
Douze siècles ta louve a, dans sa solitude,