Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/76

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« Nous avons marché, cœurs croyants et calmes,
« Devant« Dans la nuit du temps.
« Ouvrez-nous, Seigneur, la cité des palmes,
« Devant« L’éternel printemps. »

Et l’on entend, avec la foule impatiente,
Ô tigres, ô lions, votre meute effrayante
Dans vos cages de fer rugir et s’agiter ;
Mais la voix des chrétiens continue à chanter.

« Nous allons mourir ; mais, mon Dieu, qu’importe ?
« Devant« Nous mourrons joyeux,
« Si la tombe doit nous ouvrir la porte
« Devant« Qui conduit aux cieux ! »

Voilà que trois lions bondissent dans l’arène,
Le premier pris à Zin, le second à Cyrène,
Le troisième tiré d’un ravin du Nébo
Où Moïse oublié n’eut pas même un tombeau :
Tous effrayants, mêlant encor dans leur crinière
Au sable du désert l’odeur de la tanière.
Le dos arqué, tous trois s’arrêtent un moment,
Et, faisant éclater un long rugissement,
Promènent autour d’eux leur regard qui foudroie.
Des ongles et des dents ils choisissent leur proie ;