Page:Variétés Tome I.djvu/13

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brairie, et remettre en la dite librairie les livres d’icelle si aucuns en avoit pris, et ledit président m’a seulement rendu les clefs, disant qu’il n’avoit pris aucune chose dedans la dite librairie. Je n’en veux pas parler plus avant ; mais je reviens à mon propos, à moy plus nécessaire : c’est que vous, messeigneurs et autres personnes qui aymez les lettres et ceux qui les traictent, je vous supplie d’entendre l’estat calamiteux auquel m’ont réduit les supposts de la ligue. Aucuns de ceux qui estoient en ceste ville de Paris, très mal affectionnez envers les serviteurs du roy, estant advertis que je m’estois retiré en ville qui estoit en l’obéissance du roy, viennent en mon logis, auprès de Sainct-Nicolas-des-Champs, où j’avois laissé feu ma femme, et ravissent tout mon bien, tellement qu’il ne me demeure rien, et s’ils m’eussent trouvé, ils ne m’eussent pas laissé derrière. Voylà comment les dits supposts de la ligue m’ont reduit en fort grande nécessité. Mais Sa Majesté, pleine de bonté, ayant entendu les fidelles services que j’ay faits par le passé, et que je faits encores de présent, et aussi la grande nécessité où j’ay esté et suis encores maintenant, a ordonné et commandé très expressement (mesmement par l’advis de son conseil) à maistre Balthasar Gobelin, thresorier de l’espargne, qu’il ait à me payer comptant, des plus clairs deniers de sa charge, la somme de seize cens soixante six escus, à moy deue pour plusieurs années de mes gaiges, et pour deniers par moy desboursez pour l’entretenement de la dite librairie, de laquelle il y a mandement deuement expédié, dont la copie ensuit par cy après.