Page:Variétés Tome I.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seoit à opiner sur sa requeste jusques à l’arrivée du sieur Racan14.

S’est presentée la demoiselle de Gournay, requerant qu’on ne retranchast pas du bon françois les mots qu’elle a succé avec le laict, qu’elle pourroit soustenir signifier tout ce qu’ils veulent dire, declarant toutefois la dicte demoiselle que, pour eviter à procez quy finiroit à peine avant sa vie, elle ne demande en ceste premiere assize que le restablissement par provision de ains, jadis et pieça, bons et vieux gaulois, comme sçavent tous ceux quy ont leu les livres modernes15. — R. Pour jadis et pieça,


çoise concernant Antoine Perez, que nous donnons dans ce volume à la suite de celle-ci.

14. On veut qu’il intervienne en ces questions, non seulement pour ses œuvres, où le mot navire se trouve toujours au féminin, mais comme étant l’un de ces curateurs des poésies de Malherbe dont il est parlé plus haut.

15. Dans sa Requeste des Dictionnaires à Messieurs de l’Académie, Ménage met en scène Mlle de Gournay pour la même cause :

. . . . . . . . . Depuis trente années
On a par diverses menées
Banny des romans, des poullets,
Des lettres douces, des billets,
Des madrigaux, des élégies,
Des sonnets et des comédies,
Ces nobles mots : moult, ains, jaçois
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Pieça, servant, illec, ainçois
Comme estant de mauvais françois,
Et ce sans respect de l’usage.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Et bien que telle outrecuidance
Fit préjudice aux suppliants,