Page:Variétés Tome I.djvu/197

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secours et sans defense, fit paroistre une telle constance en la durée de tous ses tourmens, qu’il ne lascha aucune parolle capable d’offenser les frippiers ny leur capitaine, lequel, environ les dix heures et demie de la mesme matinée, fist battre la marche, et en cest equipage, luy et Guillaume Leguay, son enseigne, chacun avec leur hausse-col et les pistolets à la main, marchant à la teste de la compagnie, les sergens et caporaux en leur rang, les rangs quatre à quatre, sortirent de leur quartier de la Tonnellerie, faisant porter ledit Bourgeois au milieu de ladite compagnie, à costé du tambour, vinrent droit à la rue Tire-Chappe ; et, quelques uns des plus effrontez ayant dit qu’il falloit marcher et le faire passer à la barbe du père, au lieu d’entrer en icelle, enfilèrent à celle de Sainct-Honoré, entrèrent en celle des Bourdonnois, puis en celle de la Limace, où ledit Amand, capitaine, fit faire halte et cesser le tambour, pour tenir entre eux le dernier conseil pour l’execution de leur vengeance. Après, ils continuèrent leur marche en celle des Deschargeurs, où estans, se saisirent de toutes les advenües circonvoisines, firent plusieurs decharges de leurs fuzils, tant contre ceux qui les suivoient, dont aucuns furent atteints et blessez, qu’en haut, pour empescher de regarder aux fenestres ; firent fermer les boutiques qui estoient ouvertes, et, voyant ce lieu-là fort propre pour mettre fin à leur pernicieux dessein, firent poser ladite chaise où estoit ledit Bourgeois contre le meur d’une maison nouvellement bastie près la rue du Plat-d’Estin. Et alors, plusieurs ayant dit qu’il estoit temps de s’en deffaire, et le