Page:Variétés Tome I.djvu/210

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« Attendu que tels accidens ne proceddent que de la faute des folles mères, qui donnent trop d’estat et de licence à leurs filles, au respect du temps passé, nous ordonnons que la fascherie que les père et mère en porteront leur sera precomptée sur les peines du purgatoire. »

Appelez un autre.

— Goguier ! Goguier !

— Monsieur le lieutenant, excusez si je prens le faict et cause des garçons de taverne : je les ayme autant comme Harlequin faisoit son petit pourceau ; je les reputte comme mes clercs, car ils ont tousjours mon sac et ma liasse en garde. C’est pourquoy je desire qu’on leur fasse justice.

— Plaidez.

— Monsieur, ce dont je veux parler est advenu depuis huict jours en çà, au grand dommage du clerc de taverne du Pied-de-Biche, près de la porte du Temple, auquel cinq ou six manteaux rouges ont faict un affront, les quels, sous ombre de boire pinte ensemble, luy ont faict une querelle d’Allemant, l’ont bien battu, et, qui pis est, arraché de force son tablier à bourse, où l’argent de sa journée estoit, qui se montoit à trente livres pour le moins, et, pour l’intimider, afin qu’il ne peust crier aux larrons, ont tous deguené leur espée, et faisoient semblant de s’entretenir l’un l’autre, tandis que l’on emportoit sa bourse ; et, comme ils sont sortis par la ruë, les bourgeois espouvantez se sont retirez en leurs maisons, et ces manteaux rouges evaddez, si bien qu’il ne sçait à qui s’en prendre. Je demande attendu qu’il n’y a point de partie capable pour en