Page:Variétés Tome I.djvu/28

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nes, sa coustume et tout ce qui dépend d’une vraye republique ? Que dirons-nous du mouscheron dont le même Virgile a faict le tombeau, Parve culex pecudum custos, etc., sinon advouer les choses grandes inferieures aux petites ? Silene, monté sur son asne, eust perdu la bataille contre les Indiens sans le secours d’une guespe, qui, tenant son asne aux fesses, le picqua si vivement qu’il passa tout au travers des ennemys, lesquels, espouvantez des eslancs prodigieux de ceste furieuse beste, prindrent la fuitte à la gloire de ce bon vieillard. C’est pourquoy Bacchus, en commémoration d’un tel benefice, par sentence donnée sur le pressoir, tous les tonneaux, muids, poinssons et bariques assemblez, ordonna que lesdites guespes et freslons repaistroient doresnavant et sans contredict des raisins blancs et noirs, et assisteroient prerogativement à la vendange. Voyez quel privilége, pour faire bien contre sa volonté ! Si tels freslons alegoriques ne vivoient que de moust, le vin seroit à meilleur prix et le pain à plus juste compte. Nec est omnibus adire Corinthum. Que dirons-nous de plus ? Le coq, par le trechat de son chant, faict fuir le lyon ; une grenouille fut bastante d’arrester dernièrement en Antioche, quinze jours devant la canicule, le coche du colonel des bons beuveurs, cosmographe des pantagones, lignes diagonales et accens circomflets, lors assisté de Robinette, du Filoux et de la Gazette normande ; une damoyselle soubz-riant sur son petit mestier, ou soit qu’elle fust pressée du derière, ou qu’elle fust subjecte à telles ventositez, ou que l’exez de la faculté du ris la portast à ceste gaillarde action, fit