Page:Variétés Tome I.djvu/307

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et à tous les officiers d’autour, qu’on mît diligence de les attrapper. Ce qu’estant sceu, tous les prevosts s’assemblent jusqu’au nombre de dix-huit ou vingt, conduicts par le grand prevost, avec toute la communauté qu’ils assemblèrent incontinent de toutes parts, jusques au nombre d’environ quatre mille cinq cens hommes, et de ce pas s’en vont assiéger le bois où le gentilhomme qui avoit esté en leur chasteau les mena, et courant de tous costez, ils trouvent à la fin ceste forteresse en un petit vallon, entre force arbres qui la couvroient fort bien de tous costez, de façon qu’à peine pouvoit-on la descouvrir.

Ils estoient plusieurs prevosts avec quelques autres gens15, et avec quatre couleuvrines ils se mettent à les battre ; la batterie dure tout un jour, et ceux qui estoient dedans, environ trois cens, se mettent en devoir de se defendre ; mais à la fin Guillery, voyant qu’il ne pouvoit tenir long-temps, sort de furie avec ses gens à la desesperade, et, fendant la presse, bien monté et armé de toutes pièces, passe outre avec quelques uns de ses gens qui estoient les plus legerement et mieux montez16 ; et le reste, estant chargé de près par soldats fort adroits aux armes, conduicts par bons capitaines qui n’ignoroient pas


15. M. de Parabère, gouverneur de Niort, commandoit l’attaque, qui est ici racontée avec plus de détails que dans le livret de M. Fillon.

16. «… Guilleri, ne craignant ni Dieu ni diable, ayant exhorté ses gens à la défense, sortit le premier, monté sur un cheval, le pistolet en main, passa au travers les ennemis et se sauva. »