Page:Variétés Tome I.djvu/316

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Son père l’a fait damoiselle7,

Mais, Nostre-Daigne8 ! j’entre en faux.

La Gaussette, quoy qu’édentée,
Lui a chanté deux petits mots,
Disant que c’est une effrontée,
Et que ses parens sont des sots.

La Rousse dit que, si sa fille
Avoit l’habit de taffetas,
Elle seroit aussi gentille
Ou plus belle qu’elle n’est pas.

La Jeanne Verrier, sa commère,
S’en mocque fort de son costé ;
Et aussi la belle Tessière
Dit qu’elle a trop de vanité.

La Blenonne va par la ville,
Elle s’est plainte à plus de mille
Et en fait ses contes partout,
Qu’elle veut tenir le haut bout.

La Chantecler, l’escervelée,
Veut tenir le livre à son tour.


7. Il étoit aussi ridicule pour les filles bourgeoises de se faire appeler madamoiselle que pour les femmes mariées de la même classe de prendre le titre de madame. Entre autres pièces publiées à ce propos contre ces dernières, nous connaissons un livret de la dernière moitié du XVIIe siècle : Satyre sur les femmes bourgeoises qui se font appeler madame, in-8º.

8. Pour : Notre-Dame.