Page:Variétés Tome I.djvu/317

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Voilà, dit-elle, une espousée

Faicte à la mode de la cour !

La Madelon, ceste matoise,
A juré par la Feste-Dieu
Que sa fille n’est que bourgeoise,
Quoy qu’elle soit d’aussi bon lieu.

Les damoiselles, ses amies,
Luy vont apprendre tout le jour
À recevoir les compagnies
Selon les modes de la cour.

L’une luy dit : Tu es jolie,
Mais ton masque ne va pas bien.
L’autre luy dit par mocquerie :
Attache-le comme le mien.

Quelques unes des plus rusées
Sont sur le point de l’aller voir,
Mais il faut beaucoup de dragées
Qui les veut toutes recevoir.

Tredame ! disent les Bourgeoises,
Celle-là a pris les florets9 ;


9. Nous avons pensé d’abord qu’il s’agissoit ici du satin à fleurs que les damoiselles seules devoient porter, et dont plusieurs marchandes se paroient pourtant, au grand scandale des bourgeoises. « Si, lisons-nous dans la sixième partie des Caquets de l’accouchée, une marchande porte le satin à fleurs de velours cramoisy, faut-il en murmurer ? etc. »