Page:Variétés Tome I.djvu/348

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mis la main au fruict deffendu, la première qui a abandonné Dieu, et avec si peu de peine a faict perdre l’homme, quy est l’image de Dieu, que le diable n’avoit osé aborder. J’aurai recours, disoit ce malin, dans Origènes, quand il vouloit s’aider de la femme, j’aurai recours à mes anciennes armes, disoit-il, pour vaincre l’homme.

Les Sybarites convioient les femmes au festin un an avant le jour, afin qu’elles eussent le loisir de se parer de vestemens et joyaux pour y venir et s’y presenter. Ces festins sont aussy ruyneux à la bouche que les plaisirs charnels à ceux quy les frequentent.

Vous semblez aux tombeaux, peinturez au dehors ;
Au dedans l’on n’y voit que pourriture et morts,
Où repaissent les vers leur extrême famine ;
Vos visages sont feintz, vernissez et fardez ;
De mille clouds luisans vos habits sont parez,
Mais vos corps sont remplis de puante vermine.

Vous fardez vos discours afin de nous flechir,
Vous emplastrez vos cols, afin de les blanchir,
De graisse et d’argent vif encorporez ensemble9 ;


9. Dans le livre rare ayant pour titre : Les amours, intrigues et cabales des domestiques des grandes maisons de ce temps, Paris, 1633, in-8º, p. 218, il est ainsi parlé de l’art d’une camériste pour attifer sa maîtresse : « Tout son crédit procède de ce qu’elle sait bien… ajuster ses cheveux et appliquer ses mouches, bien preparer le sublimé, le blanc d’Espagne et la pommade, et tant d’autres mixtions,