Page:Variétés Tome I.djvu/49

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vie à ceste fille, au Roy de luy conceder l’abolition de son crime, elle vous demande, Messieurs, la liberté, sans laquelle le reste luy tiendroit lieu d’un second et dernier supplice, et soubs esperance d’obtenir ce qu’elle poursuit, elle vous presente en deuë reverence ses lettres de pardon, vous suppliant de proceder à l’entherinement d’icelles7.

LOUIS, par la grâce de Dieu roy de France et de Navarre, à tous presens et advenir salut. Nous avons reçu l’humble supplication de Helène Gillet, aagée de vingt et un ans ou environ, fille de Pierre Gillet, nostre chastellain en nostre ville de Bourg en Bresse8, contenant qu’induitte par mauvaises recherches9, elle se seroit trouvée enceinte, et comme la crainte de ses parens, gens d’honneur et de bonne famille,


7. Cette harangue de Ch. Fevret long-temps oubliée comme tout le reste de cette dramatique affaire, à laquelle Desessart seul a consacré 27 lignes de son Essai sur l’Histoire des Tribunaux (Paris, 1778–1784, t. VII, p. 134), a été reproduite mutilée et dénaturée dans un recueil publié en 1836 sous le nom de M. Berryer, Leçons et modèles d’éloquence judiciaire et parlementaire, etc., t. I, p. 77–79.

8. « Et dont la mère est petite fille de feu M. le président Fabry. » Relation manuscrite qui se trouve au tome XCIII des manuscrits Du Puy, Bibliothèque impériale.

9. « Bien demeuroit-elle d’accord qu’il y avoit quelques mois qu’un jeune homme, curé d’un village voisin de Bourg, qui demeuroit au logis d’un sien oncle, venant à celui de son père pour apprendre à lire et à écrire à ses frères, l’avoit connue, une fois seulement, au moyen d’une servante de sa mère, qui l’avoit enfermée dans une chambre avec ledit curé, qui la força. » (Ibid.)