Page:Variétés Tome III.djvu/303

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Item. — Advenant qu’iceux religieux ne trouvent en icelles bources que des jetons au lieu de louis, iceux gagneront les pardons de l’ordre, à condition de ne plus se meprendre.

Item. — Indulgence pour tous monastères et communautés dont les caves, refectoires et maisons de campagne14 seront fournis de vin en abondance, à effect d’estre plus sobres ès maisons d’autruy.

Item. — Indulgence pour tous prieurs et autres superieurs de couvents quy supposent que leurs inferieurs sont en voyage, tandis qu’ils sont encore dans la ville à boire, manger, jouer, ripailler, le jour et la nuit.

Item. — Indulgence pour le religieux quy, voyant demoiselle soy retirer en abbaye pour y voiler et vouer sa virginité au Seigneur, luy suggerera le retour au siècle15 en vue de lui faire preferer l’alliance d’un homme à celle d’un Dieu.



14. Pour se faire une idée de l’abondance gastronomique des villæ monastiques, il faut lire ce que dit, dans ses Mémoires, l’abbé Blache, des immenses provisions entassées dans les caves de Montlouis, alors maison de campagne du P. La Chaise, aujourd’hui le cimetière auquel le fameux jésuite a donné son nom. V. Revue rétrospect., 1re série, t. 1, et Journal des Débats, 8 juillet 1836.

15. Ce mot, d’où dérive directement l’adjectif séculier, se disoit pour monde en morale, par opposition à céleste et à spirituel. (Dict. de Trévoux.) — Cette expression étoit déjà employée au XVe siècle. « Celle bonne dame, lit-on au chapitre 25e du Livre du chevalier de la Tour-Landry, estoit jeune et avoit bien le cuer au siècle, et chantoist et dansoyt voulentiers. » (Édition elzevirienne, donnée par M. de Montaiglon, Paris, 1854, p. 55.)